Tombes lyciennes à travers les nuages, quel heureux présage

Jeudi 14 avril :

Aujourd’hui, la journée s’annonce chargée ! Nous partons à la découverte de l’ouest de la côte méditerranéenne, anciennement appelée côte lycienne. Cette civilisation s’est installée entre Antalya et Fethiye vers 1400 avant J.-C. Elle décline à partir du VIIe siècle ; il reste peu de vestiges car les sites ont été recouverts ou reconstruits par les Romains et les civilisations suivantes.

Nous laissons Ölüdeniz en direction de la cité de Pinara. Jonchée au milieu des montagnes, nous quittons la route goudronnée pour emprunter un chemin caillouteux sur 4 km. La route est moyenne, ça grimpe sec avec de beaux nids de poule mais le jeu en vaut vraiment la chandelle. Jonchée entre les montagnes, la cité de Pinara… les mots manquent, c’est fabuleux. Nous parcourons des sentiers tracés par les pas qui nous ont précédés pour découvrir des tombes creusées dans le roc, des morceaux de temple, une bergère, des restes d’une colonne. On se sent « Sur la piste de Xapatan », nous grimpons sur des chemins de terre et de rocs. Et au détour d’un sentier, les tombes apparaissent…

Lorsque la vue se dégage, elle offre de magnifiques panoramas. On distingue aisément le théâtre.

Une bergère y promène son troupeau de moutons. Avec eux, on sent un site abandonné mais la vie y perdure. C’est assez étrange. En tout cas, pour le moment, ce site est notre grand coup de cœur en Turquie.

Nous poursuivons par Xanthos, l’ancienne capitale Lycienne, sur un site restauré par des Français et classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Là encore les animaux y ont élu domicile. Grâce à une stèle écrite en grec et en lycien, les archéologues ont pu traduire le lycien.

Nous grimpons entre les tombes à travers la nécropole.

A côté du théâtre, l’une d’elle est perchée à 5 mètres de haut.

Nous empruntons ensuite la côte qui offre de magnifiques panoramas de mer bleue turquoise – lorsque le soleil apparaît derrière les nuages -, de montagnes grises et de jolies petites criques. Nous apercevons au loin les îles grecques de Rhodes et de Megisti. Il est bien dommage que l’eau soit trop froide pour une petite baignade.

Nous passons par la ville de Kàs, qui rappelle soi-disant la Grèce puis nous faisons une halte à Demre, la ville du Père Noël. Saint-Nicolas y vécut. Ayant hérité d’une immense fortune, le petit Nicolas fit un don à un vieux (c’est mystérieux) n’ayant pas de dot pour ses trois filles, un soir de décembre. Il fit passer le cadeau par la cheminée. C’est ainsi que naquit la légende du baba Noël, autrement appelé… Papa Noël. Ca rappelle une légende bien connue en France mais dans la version française il s’agit d’une vieille (c’est mystérieux) qui a hérité d’une immense fortune et qui a fait un don à un petit Nicolas. L’anecdote de la cheminée n’est pas mentionnée mais l’argent a été transporté par des petits lutins (Lutin Woerth étant le plus connu).

Les enseignes des magasins et les légendes des panneaux sont écrites en turc et en russe. Ca nous fait bizarre de voir des signes cyrilliques dans cette région.

Nous arrivons à Myra, belle cité antique dont le théâtre et ses masques gravés sur le fronton sont bien préservés.

Nous y admirons de nombreuses tombes rupestres qui ont conservé leurs bas-reliefs. La cité a été abandonnée après de nombreuses crues et des tremblements de terre au XIe siècle.

Nous poursuivons encore notre route vers Chimerae. Pour y parvenir, nous choisissons de passer par Olympos. Oups, nous sommes contraints de rebrousser chemin car la route qui y conduit comporte un passage à gué ! Aïe, nous n’osons pas tenter le coup avec notre C4, nous serions mal si notre voiture restait bloquée dans l’eau de la rivière…

Après ce détour, nous parvenons enfin à Chimerae, plus connu sous le nom « Chimères ». Cette montagne a donné naissance aux mythes des Chimères. La chimère était un dragon mythique que le fils de Poséidon avait enseveli dans les profondeurs de la Terre. De là, pris au piège et voyant qu’il ne pouvait pas s’évader, le dragon crache des flammes de dépit… Explication géologique : la montagne laisse échapper des émanations de méthane qui s’enflamment facilement à la surface.

C’est impressionnant de voir tous ces flambeaux jaillir de la montagne sans aucun foyer de barbeuc’ ! Guillaume parvient à en rallumer un (il est content). C’est très beau.

Une journée mythique ! Nous parvenons le soir à Antalya, où nous dormons dans une pension située au cœur de la vielle ville. La ville est grande (il y a autant d’habitants qu’à Marseille), et après une bonne heure de vadrouille (sous la pluie dans la nuit !), nous arrivons enfin à destination. La journée a été bien remplie ; un p’tit resto, une p’tite bière et au lit !

Comments

[jane]

magnifique ces feux "follets", mais j'aime beaucoup la quatrième photo. C'est naturel ou ce sont des statues de cire?(hihihi)