Contrastes

Publié le 21 Août 2019 par Marie et Guidu

Catégories : #Afrique du Sud 2019

Samedi 17 août :

Aujourd’hui, un autre moment fort de notre voyage : direction le township de Soweto. A priori, il n’est pas encore possible de déambuler dans cette partie de Jo’burg tout seuls. Nous ferons donc un tour guidé. Nous choisissons un tour à vélo, en compagnie d’un habitant de Soweto, auprès du Lebo’s backpackers, une auberge de jeunesse située dans le township Orlando West.

Le rdv est à 10h. Wow, trop bien l’auberge ! L’équipe est hyper sympa. On enfourche les vélos. Plusieurs points d’arrêt dans le parcours, où le guide, qui se surnomme « Pokemon » (on sait pas pourquoi) nous explique l’histoire du township et son histoire. Il existait plusieurs espaces cloisonnés. Les habitants ne pouvaient pas passer de l’un à l’autre. On voit, en passant dans un quartier pauvre, que tout n’est pas réglé, loin de là. Les lieux de vie sont en tôle tandis que des immeubles en brique sont construits à deux rues. Ces constructions ont été érigées pour la coupe du monde de de football en 2010. L’idée était d’y loger les habitants de Soweto sauf que les prix des loyers étaient bien élevés pour eux. Résultat : tout est vide depuis 9 ans. L’endroit a été vandalisé puis refait à neuf et entouré de barrières et désormais protégé par des agences de surveillance alors que tout est vide. Le guide se demande : pourquoi ne pas avoir construit une école ou un centre commercial pour créer des emplois avec tout cet argent ? …

Nous nous rendons ensuite au Square Hector Pietersen, un écolier de 12 ans tué par la police en juin 1976 lors des manifestations de Soweto. En plein apartheid, le gouvernement a voulu imposer l’afrikaans comme seule langue d’enseignement, écartant de fait tous les non-blancs de l’école et surtout de l’enseignement supérieur, les réduisant à des emplois précaires. Ultime provocation de la part des dirigeants blancs pour exclure les noirs. La jeunesse se révolte. Les étudiants rejoignent les écoliers. Les affrontements entre les forces de l’ordre armées-jusqu’aux-dents-prête-à-bondir et la population munie de cailloux. Lors de l’arrivée au coin de rue où se trouve le square, les manifestants évitent la police qui leur bloquait le chemin en prenant une autre rue. Un caillou part et ça suffit pour déclencher une salve de coups de feu. En tout, il y aura 11 morts dont le jeune Hector Pietersen. La photo, qui servira de point de départ à la prise de conscience internationale a été prise é cet endroit. La jeune fille est la sœur d’Hector qui continue aujourd’hui à militer pour l’égalité. Le jeune homme qui porte Hector est un étudiant qui fut recherché par la police après le cliché. Il a fui le pays trois jours plus tard. Personne ne sait s’il est encore vivant ?

Nous continuons la visite par un arrêt dans une boulangerie où nous goutons un « fat cake », une sorte de beignet bien gras sur lequel on met une petite sauce. Nous en avions mangé au Lesotho, sans savoir ce que c’était. Maintenant on sait.

Ensuite, direction la maison de Nelson Mandela. Il y vécut avant d’être envoyé en prison et à son retour de Staten Island. Pas bien grande, à un coin de rue, elle est très facilement repérable car, devant, c’est la cohue ! Des vendeurs de tout et de tout, des chanteurs, des danseurs… on n’avait pas encore vu autant d’animation devant un monument. La visite n’est pas prévue dans notre tour. Nous ne faisons donc qu’un court arrêt avant de regagner l’auberge de jeunesse.

Nous reposons les vélos. Notre guide met en place une petite cérémonie avec quelques éléments de costumes traditionnels pour nous faire goûter une bière locale. Elle est douce (2°), le goût est assez prononcé. Mais on n’en boirait pas des litres.

Nous déjeunons ensuite sur place. Chouette, un repas d’ici ! C’est vraiment bon.

Ensuite, direction Pretoria. Nous prenons l’avion pour nous rendre à l’autre bout du pays. Le lavage de la voiture s’impose donc. Oh là là… 1h30 de lavage… heureusement qu’on ne l’a pas fait faire avant d’aller à l’aéroport !

Il est maintenant temps d’aller voir un match de rugby. On est bien motivés ! La rencontre oppose l’Afrique du Sud à l’Argentine au Loftus stadium de Pretoria. Un des stades mythiques pour le rugby et qui héberge les Bulls pour le super Rugby.

Année de coupe du monde oblige, il ne s’agit pas d’un match des Four nations mais d’un test match. Le four Nations s’est terminé le week-end dernier par la victoire finale des Springboks après une raclée mémorable infligée… à l’Argentine en Argentine. L’esprit de revanche est de mise même si les effectifs ont grandement été remaniés pour effectuer une revue des troupes avant la liste du Japon.

Le stade est tout en vert car les supporters arborent quasiment tous le maillot des Springboks, supporters qui, pour la grande majorité d’entre eux sont des Blancs. Le rugby reste encore un sport d’Afrikaners malgré quelques progrès ces dernières années. De plus, peu de Noirs peuvent se payer une place au stade à 40€ minimum.

Guidu a revêtu son polo de l’équipe de France et c’est parti pour la rencontre.

Peu d’occasions de s’enflammer avec une première période un peu soporifique avec, en plus l’Argentine qui mène 10 à 8 à la mi-temps. Après un petit hommage à Johnny Clegg à la mi-temps, la deuxième mi-temps est d’une autre facture.

Les Spingboks finissent par l’emporter 24 à 18 après s’être fait bien peur et avec 2 essais refusés (logiquement) aux Argentins et une action qui aurait pu donner un essai de pénalité.