Quand t'es dans le Neguev

Dimanche 20 avril :

La nuit a été animée puisque nous avons été réveillés par un feux d'artifices à 1h15 du matin. C'est la fin de Shabbat, couplée au dernier jour de Pessah. Comme les cloches ont sonné jusqu'à tard le soir et à partir de 5h le matin...

Nous prenons un dernier petit déjeuner sur le toit-terrasse avec le vue sur Jérusalem puis nous quittons l'hôtel. Nous allons récupérer la voiture de location que nous avons réservée depuis la France. On the road, direction le sud et le désert de Néguev !

Il représente 60% de la superficie d'Israël. Caillasse, sable, re-caillasse et sable et de la verdure de ci de là car, même si la surface est sèche, des réserves d'eau se trouvent en profondeur. On peut donc voir quelques troupeaux et des oasis. Proche de l'Egypte, l'endroit est important du point de vue géopolitique et abrite de nombreuses bases militaires.

Les paysages sont magnifiques, après la foule de Jérusalem, nous apprécions de voir de grandes étendues dépeuplées. Nous descendons jusqu'au kibboutz de Sde Boker, sorte de grande ferme communautaire où a résidé Ben Gourion (père fondateur de l'état d'Israël) pendant plusieurs années, entre 1953 et 1955 (deux en fait) puis après son deuxième mandat de Premier Ministre. Il y a d'ailleurs fini sa vie ; sa tombe ainsi que celle de sa femme sont visibles en plein désert, à l'entrée du canyon Wadi Zin. Elles sont très simples avec autour d'elles, une belle vue sur les montagnes plissées.

Nous nous engageons dans le parc en voiture puis nous nous arrêtons à l'entrée du canyon. A pied, nous empruntons un chemin facile, quasiment tout plat qui suit un court d'eau. Nous arrivons à une réserve d'eau et à une cascade.

Ensuite, nous grimpons un peu pour passer au-dessus de la cascade. C'est beau aussi. Malheureusement, nous devons rebrousser chemin puisque la suite de la randonnée se fait en sens unique et il aurait fallu avoir une autre voiture garée à l'arrivée, sur l'autre rive du canyon. Nous effectuons donc le parcours en sens inverse et nous allons sur l'autre plateau en voiture. La vue vaut le coup d'œil.

Nous roulons vers Avdat, une cité fondée au IVe siècle avant Jésus-Christ par les Nabatéens, des marchands bédouins qui dormaient dans des coins, ramenaient des marchandises (épices, encens...) depuis la Jordanie (qui ne s'appelait pas comme ça au temps naguère mais plus la Mésopotamie) jusqu'aux ports de Méditerrannée. Au départ, ils dormaient sous des tentes, nomades. Au vue du développement de leurs activités marchandes, ils ont construit des villes. Avdat en est une des principales. Elle a été conquise par les Romains au 1e siècle puis les Byzantins l'ont dotée de monastères et d'églises. Elle fut abandonnée autour du Xe siècle à la suite d'un tremblement de terre.

Le site est aujourd'hui classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco et a été restauré en grande partie. On peut ainsi déambuler dans les ruines et reconnaître le camp fortifié romain, le reste des églises ou encore une réserve d'eau. Ici aussi, la vue sur les montagnes envoie la peine.

Nous repartons ensuite vers notre hôtel, en passant par le Grand Cratère Makhtesh, qui mesure 10 km de long sur 6km de large. Ouf, là encore, ça envoie. La route est pentue et ça tourne sec et on voudrait s'arrêter à chaque virage pour profiter des vues.

Au détour d'un virage, nous tombons sur des dunes colorées, qui pourraient ressembler à celles de Death Valley :

C'est étrange comme les réflexes nous reviennent ; en allant à la voiture, Marie a l'impression qu'il est temps de sortir la toile de tente du coffre pour vite la monter avant que la nuit tombe, puis qu'il va falloir aller ramasser du bois pour allumer le barbecue... il flotte ici un petit air d'oued américain...

Tout ça est bien sympa mais les roots ne voyagent pas avec leur tente cette fois-ci. Nous avons réservé dans un ranch perdu dans le désert. Ah, c'est bien paumé, oui. Les chambres sont des cabanes en bois. Douches et toilettes sont au bout du site. Et il n'y a rien de rien autour à part quelques dromadaires. Il ne manque plus qu'une petite panne de courant histoire de compléter l'affaire. C'est fait. Oups. Est-ce prévu ? Y a -t-il un couvre-feu à 20h ? Qu'est-ce qu'il fait noir dans le désert, la nuit ! Heureusement nous avons nos lampes frontales. Il n'y a plus qu'à attendre...