Mar shalom mais prend des coups de soleil

Lundi 21 avril :

Nous prenons la route en direction de Mizpe Ramon, le plus grand makhtesh d'Israël. Un grand makhtesh n'est pas un trou de météorite comme pourrait le laisser penser sa forme. Il s'agit d'un cirque d'érosion formé par le retrait de l'océan qui se trouvait là au temps naguère. Il en existe trois en Israël (le makhtesh Ramon, le grand makhtesh que l'on a traversé hier et le petit makhtesh). Pour compléter la famille makhtesh, il en existe aussi quelques-uns en Iran et au Turkménistan.

Le nom de Ramon vient du seul astronaute israélien à ce jour (Ilan Ramon) qui a péri lors de l'explosion de la navette Columbia en 2003.

La vue depuis le visitor center est déjà splendide ce qui augure de belles balades dans le cratère.

Après nous être renseignés, nous choisissons 2 balades. D'après la dame des renseignements, nous en aurons pour 3h puis 3h. Mouais. On est un peu sceptiques.

Nous retournons dans le centre-ville pour acheter des sandwichs (ou plutôt, le temps d'aller à la station service la plus proche. Oui, c'est toujours Pessah en Israël, de nombreux magasins et les centres commerciaux sont fermés, de même que les rares restaurants qu'on voit. Depuis Jérusalem, on ne se nourrit que de ce qu'on trouve dans les stations-services soit de l'houmous, du caviar d'aubergine, du pain azyme, des tranches de rôti toutes fines qu'on n'est pas sûrs que c'est bien du rôti et des tranches de fromages (type gouda)). Comble de la poisse, un oiseau s'est oublié sur les cheveux de Guidu. C'est quand même pas de bol quand on sait qu'on n'a pas vu d'oiseau dans le coin et que Guidu n'a plus vraiment beaucoup de cheveux.

Nous entrons ensuite dans le makhtesh. Nous effectuons notre premier arrêt au carpenter's workshop (l'atelier du charpentier). Nous n'y trouvons pas d'objets en rapport avec Joseph, le charpentier le plus célèbre du pays, mais des formations rocheuses de type basaltique qui font penser à du bois.

Un peu plus loin, nous prenons une route en pierre sur quelques kilomètres. Nous passons par le camping local composé de tentes bédouines pour rejoindre la première randonnée. Son nom, Nahal Gewanim Ein Sharonim. Il s'agit d'un canyon (un wadi) formé par un oued qui peut former un ruisseau de plusieurs centaines de mètres mais qui est complètement asséché l'été. Les couleurs sont magnifiques et les concrétions font penser à Death Valley. Au bout de quelques centaines de mètres, le sentier se rétrécit et on voit apparaître un réseau de grottes sur les parois rocheuses.

Bien que la chaleur se fasse sentir, la balade est facile et au lieu des 3h annoncées par la madame de l'entrée, nous rejoignons la voiture au bout d'une heure et quart.

Après déjeuner, nous reprenons la voiture pour atteindre le plateau Sharonim à quelques kilomètres de là. Le parcours est un peu plus sportif. Nous grimpons sur un piton rocheux (le Nahal Ardat) qui nous permet d'avoir une vue panoramique sur le makhtesh, ses formations rocheuses et ses oueds qui s'y faufilent.

Sur le chemin du retour, nous passons devant des falaises colorées en vert et en jaune, couleurs que nous n'avions pas encore vues jusque-là. La sensation est vraiment étrange de voir autant d'immensité dans un si petit pays. Et puis notre goût pour les déserts est toujours aussi prononcé. Nous sommes comblés.

Cette dernière balade a duré 1h30 au lieu des 3h annoncées par la p'tite dame. Elle a dû nous prendre pour des touristes alors que nous avons tous les deux notre chamois d'or pour marcher sur les caillasses. Néanmoins, nous remontons trop tard au visitor center pour pouvoir visiter le musée consacré à la géologie locale et à l'astronomie (notamment à travers d'Ilan Ramon qui a été astronaute pendant... un peu moins d'une minute).

Sur le chemin du retour, nous pénétrons dans un kibboutz. C'est assez mortibus. C'est comme une grande ferme avec un portail coulissant et des barbelés autour. Ça a beau être dans un esprit communautaire, on est quand même en Israël.

Nous repassons par la petite ville de Yeroham en espérant y trouver un boui-boui d'ouvert. Que dalle ! Nous retournons donc à la station service. Menu du soir : houmous, chou rouge en salade, rôti qu'on-sait-pas-si-y-a-de-la-viande-dedans, fromage type gouda et pour changer de l'eau on agrémente tout ça par de l'eau pétillante. Le tout bien sûr accompagné par du pain azyme de bon aloi.