Toute première foi

Publié le 18 Avril 2014 par Marie et Guidu

Catégories : #Israël 2014

Jeudi 17 avril :

Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse, avec vue sur Jérusalem. Ce matin, nous souhaitons visiter le Dôme du Rocher. Oups, c'est fermé. Nous ne savons pas pourquoi. De fait, nous passons directement à la suite du programme du jour : direction le Mont des Oliviers. Selon le Livre de Zacharie, c'est ici que Dieu ressuscitera les morts lorsque le Messie reviendra. Pour anticiper ce jour, un immense cimetière de 150 000 sépultures s'étend sur l'un des flancs du Mont, dans la partie est de Jérusalem, soit en territoire de Cisjordanie. Nous passons devant les tombeaux des Prophètes. Celui de Josaphat se trouve à côté de la grotte de Saint-Jacques, qui a servi d'abri à Jacques lorsque Jésus a été arrêté.

Ca grimpe dur et le soleil cogne mais, vaillants, nous grimpons. Au sommet, nous avons une magnifique vue sur la vieille ville. Nous tâchons de reconnaître les clochers et les dômes.

Ensuite, nous nous rendons à l'église de Pater Noster. Dans le jardin, la prière des chrétiens (le Notre Père pour ceux qui n'ont pas fait latin) est inscrite en plus de 160 langues ! Araméen, hébreu, basque, sanskrit, zoulou, groenlandais, maya... Au centre de la cour se trouve la grotte où Jésus a enseigné la prière aux apôtres. Dans le jardin se trouvent des dizaines d'oliviers. D'où le nom, le Mont des Oliviers.

Puis nous passons par la chapelle de l'Ascension, aussi appelée mosquée de l'Ascension. Allah foi mosquée et chapelle, ce lieu est vénéré par les chrétiens et par les musulmans. L'édifice est petit. Au sol, une empreinte de pied laissée par Jésus est visible. On y croit moyen. En revanche, d'après la Bible, c'est d'ici que Jésus monta au Paradis. Ça, c'est vrai (Luc, 24, 50-51).

Nous empruntons ensuite un long escalier pour redescendre une partie du Mont des Oliviers et nous nous rendons à l'Eglise de toutes les Nations. Elle comporte 12 coupoles qui représentent les 12 nations qui ont contribué à sa restauration (12 et non toutes les nations du monde mais « Eglise-des-12-Nations-Qui-Ont-Contribué-A-La-Construction » ça le faisait moins). Également appelée Eglise de l'Agonie, le fronton de l'entrée présente une mosaïque avec Jésus portant les souffrances du monde.

Nous passons dans les jardins de Gethsémani, qui jouxtent l'église, la même où Jésus a prié lorsqu'il a été arrêté par les Romains le matin du vendredi saint. Trois oliviers datés de plus de 2000 ans y sont encore debout. Ils ont donc été les témoins de cette dernière nuit de prière.

A deux pas de là, le tombeau de la Vierge Marie se dresse. A l'intérieur, il fait sombre. L'endroit est vénéré par tous les chrétiens. Ici encore, nous nous trouvons dans une église orthodoxe, avec des lampes de cuivre et des lampes couleur d'or et des senteurs d'encens. Nous descendons un escalier puis nous entrons dans une toute petite pièce où est érigé un autel avec son tombeau. L'endroit est calme et les pèlerins disciplinés. Rien à voir avec l'ambiance de la veille, devant le Saint Sépulcre. Marie a moins de succès que son fils.

Nous revenons ensuite sur nos pas pour grimper à l'église de Marie-Madeleine, que le tsar Alexandre III a fait construire pour sa mère. Elle est fermée mais nous pouvons nous promener dans les jardins.

Après un rapide sandwich, nous retournons vers la vieille ville, en passant par la Porte des Lions, par laquelle est passée l'armée Israélienne pour reprendre la ville aux Jordaniens en 1967, lors de la guerre des Six Jours. Nous traversons une partie du quartier arabe. Nous passons devant la première station du Chemin de Croix et entrons dans le cloître où se trouve l'étape 2. Une église et une chapelle sont dressées. Juste devant se tient l'arche sous laquelle Pilate présenta Jésus à la foule lors de l'épisode de l'Ecce Homo.

Encore une fois, il est impossible d'approcher la Mosquée Al-Aqsa car toutes les entrées sont réservées aux musulmans. Nous avançons alors un peu au hasard des rues pour ressortir au niveau du Mur des Lamentations et rejoindre le Mont Sion. Nous passons par la porte de Sion. Lors de la guerre isrélo-arabe de 1948, elle a été criblée de balles par les Israéliens qui tentaient de libérer le quartier juif. Les trous sont encore visibles.

Nous entrons dans le tombeau du Roi David, haut-lieu de pèlerinage juif. Hommes et femmes empruntent deux chemins différents pour accéder au tombeau. A l'intérieur, de nombreux et fervents croyants prient. Voici encore un lieu vénéré par les chrétiens et les juifs. Entre 1948 et 1967, lorsque les juifs ne pouvaient pas accéder au mur des lamentations, ils ne pouvaient se rendre qu'ici.

Plus loin, l'Eglise de la Dormition, où la Vierge s'est endormie du sommeil éternel. En effet, Marie n'est pas morte, elle s'est « endormie ». De belles mosaïques s'étendent sur le sol, avec les noms des Saints, des prophètes et les signes du zodiaque. L'accès est interdit pour ne pas abîmer les carreaux, ce qui n'a pas l'air de gêner un groupe de touristes qui passe allègrement sous le cordeau pour photographier et filmer tout ce qu'ils peuvent, comme s'ils se baladaient dans la rue. Guidu n'est pas croyant mais croit qu'il y a des limites à ne pas franchir et les vire en les engueulant.

Nous terminons les sites du Mont Sion par un passage dans le Cénacle, où a eu lieu la Cène. Mouais, c'était pas anodin de venir à Sion en ce Jeudi Saint. Coup de chance, nous ne nous étions pas renseignés et tombons sur un office ! Il est donné en plusieurs langues (latin, anglais, français, italien, arabe...) Nous ne savons pas combien de nationalités sont présentes dans l'assemblée. On s'échange la paix du Christ en latin. Le prêtre nous invite à prononcer le Notre Père dans nos langues maternelles. Le tout est cacophonique mais très émouvant. Même Guidu est ému !

Nous arpentons encore un peu la ville puis nous nous posons dans un resto libanais. Nous marchons ensuite dans le quartier catholique. Nous repassons devant le Saint Sépulcre pour le voir de nuit. Après cette bonne journée, nous finissons sur la terrasse de l'hôtel avec une bière une belle vue sur Jérusalem. Le minaret appelle les musulmans à la prière. Une voix dans un micro prie avec les Juifs, au loin, au Mur des Lamentations. Les chrétiens se recueillent pour la messe du Jeudi Saint. Et le tout dans un rayon de quelques centaines de mètres. Cette ville est vraiment incroyable...