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Le bon goût de l'Amérique

Publié le par Marie et Guidu

Vendredi 28 juillet :

 

Y a des jours comme ça où tu te laisses porter et où de toutes petites choses égayent ta journée. Aujourd’hui fait partie de ces jours. Nous quittons notre motel de bord de route en direction Hells Canyon. Pfff, ça chauffe sévère ! il est encore tôt et il fait déjà 30°C. Nous nous rendons à l’Oregon Interpretative Center pour découvrir la vie des pionniers. Dans la ville de Baker City, toute proche, de l’or a été découvert en 1861, attirant de nombreux-ses prospecteurs. Nous sommes au sommet de la colline de Flagstaff. Un peu de vent ne fait pas de mal, même si c’est de l’air chaud. Dans le centre se trouve une exposition des expéditions des pionners  et de leurs mésaventures. On a tendance à penser que la conquête de l’Ouest concerne le sud, et notamment la Californie, mais que nenni ! D’ailleurs, la plupart de celles et ceux qui sont parti.e.s vers le Sud où le temps dure longtemps, sont passé.e.s par l’Oregon trail. L’expo est bien foutue et retrace les difficultés des 300 000 pionnier.e.s parti.e.s de l’est. Ils et elles mettaient de 4 à 6 mois pour faire le trajet et passaient dans cette région vers le mois d’août (paye ta chaleur).

Petit pique-nique et en route pour le Hells Canyon. Comme son nom l’indique, le Canyon de l’Enfer est le plus profond de l’Amérique du Nord (jusqu’à 2400 mètres de profondeur !). Il sépare l’Idaho (et ses famous potatoes) de l’Orégon. A son pied serpente la rivière Snake. Nous empruntons la route qui monte, là. On a l’impression qu’il fait de plus en plus chaud, la température dépasse les 40°C à l’ombre (105 °F). C’est très beau ! Sur sommes les terres de la tribu indienne des Nez Percés. Ils ne sont plus là, ils ont été chassés puis mis dans une réserve suite à un traité…

Le bon goût de l'Amérique
Le bon goût de l'Amérique

On guette l’eau. Au détour d’un virage, bim, un petit coin. Ni une ni deux, on se retrouve dans l’eau. Chaude ou froide, on n’en sait rien, en tout cas, elle est rudement bonne. Ca revigore !

Le bon goût de l'Amérique

Nous reprenons la route. Et au détour d’un point de vue, c’est magique :

Le bon goût de l'Amérique
Le bon goût de l'Amérique

 

Et encore plus magique : nous retrouvons Chuck. Nous discutons un moment « where do you guys come from », on lui répond qu’on guys from Bordeaux. Et lui qu’il dit « wouah, amazing, I am a vigneron ! » Et de fil en aiguille, de grappe en raisin, voilà qu’on se retrouve à faire une dégustation de vins produits par Chuck, dans nos gobelets et plastoc. Il nous fait goûter un blanc et un rouge. Le Syrah est délicieux. Si on nous avait qu’on retrouverait à boire du vin au bord d’une route avec les warning sur la bagnole… ça fait partie des rencontres de voyages qui, comme on dit ici, sont « amazing » ! Et pis… il nous donne une superbe bouteille de sa production ! Trop sympa ! Allez, instant promo : http://www.reiningerwinery.com/

Ca revigore !

Le bon goût de l'Amérique

 

De l’autre côté du col, nous descendons vers le village de Joseph. On peut dire qu’avec ses 1000 habitants environ, il fait figure de capitale du coin. Mais, c’est surtout pour son festival de rodéo qui se déroule le dernier long week-end de juillet que ce spot est connu. Ça tombe bien, on est le week-end, en juillet et le dernier week-end de juillet. Bingo ! Ou plutôt Hi Ha ! Dans le langage local. On est en plein « Chief Joseph days rodeo ». Un des rodéos qualificatifs pour la grande finale des rodéos qui se tient en décembre, tous les ans, à Las Vegas. On sent que tout le comté, et même plus, s’est donné rendez-vous. Les miss rodéos sont là, les stands de ribs et de pop-corn également. Les stetsons rivalisent avec les chemises à carreaux. Les bottes de cuirs n’ont d’égal que les lacets de col. Bref, Hi Ha ! Comme on dit dans le langage local.

 

Lorsque nous demandons à la caissière de quoi il en retourne, elle a l’air aussi désarçonnée de voir des novices de rodéos que si on lui avait demandé de placer Bordeaux sur une carte. Elle nous explique gentiment le set de ce soir en nous affirmant que ça allait nous plaire.

Le bon goût de l'Amérique
Le bon goût de l'Amérique
Le bon goût de l'Amérique

Effectivement, passée la larmoyante présentation sur les boys qui défendent le pays à la guerre et ceux qui sont morts au Viet-Nam et qui justifient que chacun ait le droit de porter une arme pour défendre sa famille contre « on-ne-sait-pas-trop-qui », tout de suite une pub pour les Tacos du coin. Après un émouvant hymne américain chanté a capella par la locale de l’étape de the Voice où tout le monde se lève, c’est le moment tant attendu.

Le tout est assez rythmé avec plusieurs épreuves à l’affiche :

  • le « turestes-sur-le-cheval-le plus-longtemps-qu’tu-peux » où il faut rester le plus longtemps sur un cheval. Il faut rester plus de 8s pour être comptabilisé.
  • le « tupoursuis-un-veau-à-deux-et-tu-dois-lui-attraper-les-cornes-et-une-patte » où il faut que chacun des deux cow-boys soit précis avec son lasso. L’un lui attrape les cornes (ils y sont tous arrivés) et l’autre lui attrape la patte (personne n’y est arrivé).
  • le « turestes-sur-la-vachette-le plus-longtemps-qu’tu-peux », pour des enfants de 9 à 14 ans.
  • le « tupoursuis-un-veau-tout-seul-et-tu-dois-lui-attraper-les-trois-pattes ». Trop dur. Pauvres bêtes.
  • le « tupoursuis-une-vachette-pour-lui-attraper-les-cornes-et-après-y-a-ton-copain-qui-arrive-à-toutes-berzingues-pour-la-traire-après-l’avoir-retournée ». Toutes ces épreuves paraissent tout droit sorties de Lucky Luke. Pauvres bêtes… Nan mais sérieux ?
  •  le « faisle-tour-des-barriques-au-galop-sur-ton-cheval ».
  • le « turestes-sur-le-taureau-le plus-longtemps-qu’tu-peux »

Cette soirée nous a bien fait marrer au début, un peu coupée par nos interrogations sur le sort de ces bestiaux. En tout cas, on est bien au cœur de l’Amérique !

Le bon goût de l'Amérique
Le bon goût de l'Amérique

Nous nous rendons ensuite à Lostine où nous passons la nuit dans un confortable petit studio… après avoir fini la bouteille de rouge que nous avions dégustée au sommet du canyon. Attends, faudrait pas que ça se perde avec cette chaleur.

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