Question de point de vue

Dimanche 7 août :

Après un dernier petit déjeuner sur la terrasse de notre logement, nous quittons Kastraki.

L’avantage de rester 3 jours sur place, c’est que nous pouvons retourner au dernier monastère que nous n’avons pas pu visiter les deux autres jours, et pas de moindres, le monastère du Grand Météores. Le problème quand on est un peu des roots, c’est que le monastère est noir de monde. Normal, ça fait 3 jours qu’il est fermé mais surtout qu’il est toujours fermé ! Quand nous arrivons dans la queue, la plupart des visiteurs font demi-tour. Les Météores, ça a beau être un lieu touristique, il ne faut pas oublier que les monastères sont habités par des moines. Et les moines, la communication, c’est pas forcément leur point fort. Le fromage, l’eau-de-vie, le boogie-wookie avant les prières du soir oui, mais la communication, non ! La preuve, ils ne reçoivent pas toujours de réponse directe de leurs discussions avec le seigneur.

Après un petit quart d’heure d’attente sans bouger, nous nous résignons nous aussi à faire demi-tour. Bien sûr, c’est le moment où la queue avance ! Cependant, elle n’avance pas vite. En zoomant bien sur ces deux photos prises à 6 minutes d’intervalle, on voit, par exemple que la dame avec le parapluie-ombrelle noir placée dans le virage juste après le tunnel a, à peine, avancé de 10 mètres. Et même si nous parvenions à atteindre l’entrée, les conditions ne seraient pas très bonnes pour une visite sereine. Tant pis, nous ne visiterons pas le Grand Météore !

Nous reprenons la route en direction du nord de l’Epire et de la région des Zagorias. Une bonne route de montagne nous fait franchir un col à plus de 1700m et arriver au moment du déjeuner dans le village de Metsovo. C’est un village de montagne, un peu à la Suisse avec ses chalets, son fromage et son artisanat en bois. N’oublions quand même pas que nous sommes en Grèce et que ça se gare un peu n’importe où, que les tavernes font griller de la barbaque qui sent dans tout le village et que les traditionnels bâtons de pèlerins en bois côtoient des décapsuleurs en forme de pénis…mais toujours en bois.

C’est très joli et la nourriture est bonne, notamment le fromage fumé au paprika, à l’origan ou au poivre que nous ne manquons pas de goûter. Le village est aussi célèbre pour sa soupe de chèvre que nous n’avons pas eu la chance de tester.

Nous arrivons en milieu d’après-midi dans les Zagorias juste après avoir essuyé un orage du tonnerre. On est quand même dans la montagne et le temps change vite. Ca tombe fort et surtout le vent souffle !Après une demi-heure d’orage, nous entrons dans le parc des Zagorias. Le temps de poser nos valises dans notre logement de Agios Minas, minuscule village qui fait passer Nachamps ou Latronquière pour des mégalopoles. Nous repartons en direction d’Aristi, village à peine un peu plus grand mais qui présente l’avantage d’avoir des tavernes ouvertes. C’est très mignon !

C’est aussi le départ de la petite route qui amène au point de vue de Oxia sur le canyon de Vikos. C’est impressionnant ! Ce n’est pas le plus profond, il ne fait « que » 1000m et est donc moins profond que le Grand Canyon, le Hells Canyon (en Oregon), le Canyon de Colca (au Pérou) ou le Blyde Canyon (Afrique du Sud) que nous avons déjà explorés et d’autres... Pourtant, il est considéré par le Guiness comme le plus profond des canyons au monde. Attention, subtilité des records, c’est parce que le Guiness retient le rapport entre la profondeur et la distance entre les deux rives. Avec cette considération, le Vikos canyon est le plus profond du monde. Question de point de vue ! En revanche, ce qui ne l’est pas, c’est la beauté du site. C’est magnifique ! On est vraiment dans un canyon comme on les aime avec ses rives abruptes et sa rivière dans le fond. Le seul regret que l’on peut avoir, c’est qu’avec Madeleine, il nous est difficile d’aller faire la randonnée qui amène au fond ! Pas grave ! On fera d’autres balades. Et puis, dans quelques années, elle nous suivra. Elle est déjà bien vaillante dans les montées.

Au retour, nous avons un point de vue sur la route de Papingo que nous prendrons demain et ses fameux lacets qui ne sont pas sans rappeler ceux de Montvernier dans la vallée de la Maurienne.