Mercredi 31 juillet :

Bordeaux/ Zurich/ Johannesburg. Arrivée à 9h en Afrique du Sud, après une nuit dans l’avion. Nous sommes mi-frais comme des gardons et nous avons hâte de découvrir les paysages. À peine le temps de passer chez le loueur de voiture que nous voilà partis en direction du parc Kruger. D’une superficie de presque 20 000 km² (la taille de l’Israël) avec 16 zones de végétation différentes, il abrite plus de 500 variétés d’oiseaux, 110 sortes de reptiles et 150 de mammifères. On s’y promène en voiture sur les 2500 km de routes ou de pistes, à l’affût de son plein gré. Au détour d’un virage, on peut voir apparaître qui un phacochère, qui une girafe, qui un autre virage mais c’est surtout le Big Five qui est attendu. Le fameux Big Five (lion, léopard, rhinocéros, buffle, éléphant) qui est au Kruger ce que les 7 Nains sont à Blanche Neige ou Les 10 de Nantes sont à Henri IV.

Première journée sur la route avec un arrêt express pour faire les courses et un autre pour pique-niquer. Il ne faut pas traîner car il y a un peu de route et le parc ferme ses portes à 17h30. Impossible d’y pénétrer en arrivant plus tard. Nous arrivons à 17h15 (on est large !) et nous atteignons le camp de Berg-en-Dal peu avant 18h. Il fait déjà nuit et nous avons à peine le temps de vider la voiture et de dîner (après un apéro quand même) qu’il est déjà l’heure de se coucher. Malgré l’absence de décalage horaire, nous sommes un peu crevés par le trajet et demain le réveil va sonner de bonne heure.

Jeudi 1^er août :

Hein ! Quoi ! Déjà 5h30. On n’a même pas vu la nuit passer. Il est l’heure de se lever. Les animaux viennent s’abreuver au lever du soleil aux points d’eau. Ça tombe bien, on en a repéré un à côté de notre camp. On y déjeunera devant le spectacle. Bon, la source est un peu tarie et au point d’eau, point d’animal. Et ils sont où les animaux ? Impala ! (Cette première blague ne peut être comprise que par ceux qui ont déjà visité le Kruger, les ornithologues, les insomniaques branchés sur National Geographic TV ou les savants de Marseille ; les autres, la comprendront dans quelques lignes). Le premier point roots est marqué. En même temps, nous sommes sur un point d’eau artificiel et pas sur un lac où, a priori, les animaux sont plus nombreux. Pas grave, nous reprenons la route au travers des montagnes Malelane pour rejoindre le camp de Lower Sabie en traversant la brousse épaisse.

Au détour d’un virage, comme prévu sur la brochure, qui qu’on tombe ? Un groupe d’impalas ! Qu’ils sont jolis ! On va vous faire une confidence, il y en a partout dans le parc. C’est comme les huîtres à Oléron ou le maïs dans les Landes.

Quelques kilomètres plus loin, au détour d’une ligne droite, on aperçoit des voitures arrêtées. Encore une manif ? Non, il s’agit d’un lion qui fait du sitting sur le bord de la chaussée. Et, le bougre, il ne veut pas bouger. Il a bien raison, il est chez lui. Après quelques minutes, il se décide enfin à se lever. Il passe à deux mètres de la voiture et nous regarde dans les yeux. C’est glaçant. Un moment inoubliable.

A peine avons-nous repris nos esprits que voilà qu’une hyène moche marche le long de la route. C’est quand même un animal qui a une sale gueule. Doit sûrement y avoir une carcasse à déchiqueter dans le coin mais nous ne poursuivrons pas plus loin les investigations.

D’autant que dans l’arbre en haut à droite, un petit grivet nous regarde depuis son arbre. L’autre nom de ce petit primate est le singe vert. Ici en Afrique, on le croise surtout dans les arbres. A l’époque gauloise il était souvent confondu avec une sorte d’antilope aux cornes rectilignes. Les anciens disaient souvent que le « vert singe est oryx ».

Un peu plus loin, nous traversons un petit barrage et nous croisons la route d’un croco que nous décidons d’appeler Chon.

Nous remontons vers le nord dans une savane plus verte avec des arbres beaucoup plus feuillus et des points d’eau plus remplis.

Sur la piste qui remonte vers Molonzi, une famille d’éléphants traverse devant nous. Les pachydermes n’ont que faire de nous. S’ils ont envie de traverser, ils traversent. Après tout, ils sont chez eux. Et des éléphants, dans le Kruger, il y en a pléthore. Des points d’eau ont spécialement été aménagés pour eux mais ceux-ci ont limité leurs déplacements et, de fait, la sélection naturelle. Au point où la direction du parc en a fait abattre plus de 5000 sur la seule année 2011. Décidément, comme au PS, s’il n’en reste qu’un, ce sera l’éléphant.

Un peu plus loin, nous faisons la connaissance de zèbres. Sympas ! Un peu barrés mais sympas !

Le long de la rivière Molondi, nous apercevons des hippopotames. On a du bol de les voir hors de l’eau car ils passent la majeure partie de la journée à se laisser entraîner au gré du courant.

Les éléphants sont encore là pour se désaltérer en bande.

C’est l’heure pour nous de nous arrêter pour déjeuner. Il n’est possible de sortir de la voiture que dans des endroits bien précis, les camps, les points de vue ou les aires de pique-nique. Ces dernières sont peuplées d’oiseaux comme le calao ou l’étourneau-dos bleu qui n’est pas un mode de cuisson mais le nom d’un passereau qui se posait tout près contrairement à ce que nous a fait croire Michel Delpech.

En nous dirigeant toujours vers le nord, autour de Nkumbe, nous observons des hyppotragues et des grands koudous, deux types d’antilopes qui changent un peu des impalas.

Nous décidons de faire un petit tour de piste autour du barrage d’Orpen mais la route est barrée par un groupe de buffles. Ça parait sympa comme ça un buffle mais ça peut s’avérer un peu con quand on les énerve trop.

A quelques encablures, nous rencontrons 2 phacochères. C’est mignon un phacochère. Surtout quand ça court avec sa queue dressée à l‘arrière.

A quelques kilomètres de notre campement de Satara, nous débusquons un couple de lions. Couchés dans les herbes au bord de la route, ils attendent. On ne sait quoi, mais ils sont bien. Ils pourraient rester là couchés pendant longtemps. D’ailleurs, ils ont eu raison de notre patience. On ne les aura pas vus se lever…

Deux ou trois virages plus loin, c’est toute une famille de girafes que nous pouvons observer. Il y a Jacques, le grand-père, qui présidait à la destinée du groupe mais qui perd un peu la boule, René, le papa, ancien footballeur professionnel, Kendji, le petit dernier, qui se sédentarise de plus en plus et bien sûr Sophie, la maman.

Nous finissons la journée en allant admirer le baobab Southernmost qui signifie littéralement, le baobab le plus au sud. Effectivement, c’est le premier que l’on a vu en remontant vers le nord.

Quelques zèbres au coucher du soleil…

Et c’est l’heure de manger un petit braïi (le nom sud-africain du barbecue) dans notre lodge au camp de Satara. La journée aura été remplie de belles rencontres et la plaque des « Animaux du monde », le fameux chocolat de notre enfance est bien entamée.

Pour ceux qui auraient suivi, nous avons réalisé un 3 sur 5 au compteur du big 5. Seuls le rhinocéros et le léopard manquent à l’appel.

Safarire les oiseaux